Cette douleur qui s'insinue comme une lame,
Je refuse que quiconque voie mes larmes.
Ta peau, ta chaleur, ta voix et ton corps...
Une caresse sur ton visage qui s'endort.
Cette vérité comme l'acide me ronge,
En silence j'en saigne jusque dans mes songes.
La faux...Ton odeur...La croix...et mon sort...
Je te souris ; même menée à la mort.
Cette fin inéluctable à réfuter...
Je ne veux pas regarder...trébucher !
Te respirer même pour quelques instants...
Je te chéris ; même laissée pour errant.
Graver, scarifier... dans ma chaire blessée...
Tes gestes, tes mots qui m'ont ensoleillée.
À chaque fois que tu m’as abandonnées,
J'ai imprimé toutes tes jolies couleurs
J'ai humé toutes tes ineffables lueurs.
Tes gestes, tes postures et surtout ton rire,
Pour ne jamais oublier...à en dépérir.
5_Ce coeur
Idiot de coeur ! Tu peux l'avoir ici dans ton lit,
Cette femme que tu désires et sans rien mériter...
Idiot de coeur ! Juste ne l'auras jamais les nuits.
Pas de contraintes, de famille ou de discussions.
Idiot de coeur ! Ce serrait tellement plus simple !
Pourquoi refuses de me laisser m'en satisfaire ?
Idiot de coeur ! Tu vas nous perdre tous les deux !
Pourquoi cette obstination déraisonnable ?!
Idiot de coeur ! Tu me l'avais pourtant promis...
Ne plus t'attacher et surtout jamais aimer !
Idiot de coeur !À quoi tu sers dans ma vie ?!
On pourrait pourtant éviter toutes les prisons...
Idiot de coeur ! Comme un papillon elle t'épingle !
Elle ne va jamais joindre ton imaginaire...
Idiot de coeur ! T'entêtes à nous rendre malheureux !
Pourquoi ? Amour inconditionnel détestable ?!
Je te hais. Je la hais. Je me hais. Pourtant si...
Je n'arrive plus à m'en passer ou rejeter...
Elle est à la fois inondation de magie,
Imbécile ! ... à la fois souffrance et abandon...
Cette femme que tu désires et sans rien mériter...
Idiot de coeur ! Juste ne l'auras jamais les nuits.
Pas de contraintes, de famille ou de discussions.
Idiot de coeur ! Ce serrait tellement plus simple !
Pourquoi refuses de me laisser m'en satisfaire ?
Idiot de coeur ! Tu vas nous perdre tous les deux !
Pourquoi cette obstination déraisonnable ?!
Idiot de coeur ! Tu me l'avais pourtant promis...
Ne plus t'attacher et surtout jamais aimer !
Idiot de coeur !À quoi tu sers dans ma vie ?!
On pourrait pourtant éviter toutes les prisons...
Idiot de coeur ! Comme un papillon elle t'épingle !
Elle ne va jamais joindre ton imaginaire...
Idiot de coeur ! T'entêtes à nous rendre malheureux !
Pourquoi ? Amour inconditionnel détestable ?!
Je te hais. Je la hais. Je me hais. Pourtant si...
Je n'arrive plus à m'en passer ou rejeter...
Elle est à la fois inondation de magie,
Imbécile ! ... à la fois souffrance et abandon...
4_Supplice
Ma torture...de te savoir avec elle,
Mon chagrin...ces nuits froides toujours seule.
Mon désespoir...coincée en sens unique,
Déchirure...instant volés éphémères...
De savoir que je suis l'autre pour elle,
D'affronter ce lit vide comme un linceul.
Regarder mon reflet ; cet air cynique,
Fissure... manque de cet amour délétère...
Ma douleur...d'être juste de passage,
Mon regret...m'être ainsi laissée lier.
Désolation...désert hostile glacé,
Brisée...par ce vide qui me dévore...
Ce ne serra pas moi le présage...
Avancer...encore...bête blessée.
Damnation...mon âme de tes serres broyée,
Je te sens dans ma chaire et t'implore...
Mon chagrin...ces nuits froides toujours seule.
Mon désespoir...coincée en sens unique,
Déchirure...instant volés éphémères...
De savoir que je suis l'autre pour elle,
D'affronter ce lit vide comme un linceul.
Regarder mon reflet ; cet air cynique,
Fissure... manque de cet amour délétère...
Ma douleur...d'être juste de passage,
Mon regret...m'être ainsi laissée lier.
Désolation...désert hostile glacé,
Brisée...par ce vide qui me dévore...
Ce ne serra pas moi le présage...
Avancer...encore...bête blessée.
Damnation...mon âme de tes serres broyée,
Je te sens dans ma chaire et t'implore...
3_L'Innommable
C'est impensable ! Innommable !
Qu'un seul être puisse en un battement d'aile
Vous briser ou vous griser.
Inacceptable ! Inenvisageable... ? !
Que puisse cette douce, tendre et frêle
Vous broyer ou vous élever.
Impardonnable ! Improbable...
Que puisse venir uniquement d'Elle
De n'être ou pas aimé...
Qu'un seul être puisse en un battement d'aile
Vous briser ou vous griser.
Inacceptable ! Inenvisageable... ? !
Que puisse cette douce, tendre et frêle
Vous broyer ou vous élever.
Impardonnable ! Improbable...
Que puisse venir uniquement d'Elle
De n'être ou pas aimé...
2_Fantôme
Tu m 'as enchaînée sans liens,
Envoûtée sans honnête dessin.
La langue pendante comme un chien,
Je suis tes pas et conditions sans frein.
Ton absence un douloureux supplice,
Ta présence pourtant un tel délice.
Tes promesses et tes caresses,
Autant d'armes de Déesse.
Je ronge lentement le lien,
Qui lie mon chemin au tien.
En souffre seule dans mes ténèbres,
Hantée par la brise de tes lèvres.
Envoûtée sans honnête dessin.
La langue pendante comme un chien,
Je suis tes pas et conditions sans frein.
Ton absence un douloureux supplice,
Ta présence pourtant un tel délice.
Tes promesses et tes caresses,
Autant d'armes de Déesse.
Je ronge lentement le lien,
Qui lie mon chemin au tien.
En souffre seule dans mes ténèbres,
Hantée par la brise de tes lèvres.
1_Brumes
Rejettes moi...
Ainsi je cesse de soupirer après toi.
Détruis moi...
Ainsi je cesse de suffoquer après toi.
Cette mélancolie à sens unique
N'a rien de bucolique.
Ce long et insupportable supplice
S'étiole aux sombres auspices.
Ce fut un doux rêve.
Une inespérée trêve.
Une accalmie dans l'océan.
Avant de replonger dans le néant.
Ainsi je cesse de soupirer après toi.
Détruis moi...
Ainsi je cesse de suffoquer après toi.
Cette mélancolie à sens unique
N'a rien de bucolique.
Ce long et insupportable supplice
S'étiole aux sombres auspices.
Ce fut un doux rêve.
Une inespérée trêve.
Une accalmie dans l'océan.
Avant de replonger dans le néant.
Livre 1 - La tour des mages. deuxième partie : capharnaum
DEUXIEME PARTIE
CAPHARNAÜM
Le hall d’entrée de la tour des mages était petit mais
donnait une impression de grand (sans doute à cause du plafond dont on
n’arrivait pas vraiment à voir le fond), froid et décoré comme si une armée
d’artistes de toutes époques s’étaient
livré bataille pour s’accaparer le moindre centimètre carré.
Les décorations…
Ça n’en finissait pas. Où que Eddy pose les yeux il en
débordait. Des bannières étirées aux couleurs vives (avec des lettres
inconnues) , des bustes en bois et en bronze (de personnes dont il n’avait
jamais entendu parler), des moulures rococo, des gargouilles (du moins Eddy
espérait que c’en étaient bien…) , des fresques, des rideaux avec des étoiles,
une vieille armure ( en espérant que ce n’était pas un gisant mis debout avec
encore le squelette dedans), des balais (avec des poids au bout ?), …
Eddy eut un haut le
cœur tant c’était rempli jusqu’à l’écœurement.
Alors que la lourde porte se refermait derrière lui, une
avalanche de messages sembla prête à
l’ensevelir mais eu lieu de l’enterrer pour de bon ils se contentèrent de
repartir en tous sens dans la pièce.
C’est là que le regard d’Eddy se figea sur un napperon. Un napperon dans une tour de mage ?
Après quelques secondes ce n’était plus vraiment le napperon la chose la plus
étrange ici… mais la propriétaire de celui-ci.
Miss Mingerton.
Miss Mingerton c’était avant tout deux fines pupilles de
prédateur qui vous regardaient droit au fond de votre âme (surtout si vous êtes
en train de les fixer…) avec un front aussi renfrogné qu’un versant de montagne
séculaire ( pour vous informer des humeurs à y associer autant se fier au nivellement des plis).
Un nez aussi crochu et pointu que celui qu’aurait un rapace
en représentation pour un jeu de fléchette. Des oreilles acérées auxquelles
venaient se raccrocher une fine monture dorée qui reposait ensuite délicatement
sur l’arête du nez pour présenter deux fins ronds de lunettes.
Un menton sévère rehaussé d’une fine bouche (cachant des dents
ou des crocs… personne n’aurait su le dire puisqu’elle ne souriait jamais).
Pour parachever le tout, des rides de part et d’autre de la bouche telles des
tentures aux fenêtres et de fins cheveux remontés en chignon.
Pour tout dire ; Eddy se demandait si il était ou non en
présence d’un gobelin (ou la bienséance imposait-elle de dire une
gobelin ? C’était quoi le féminin de gobelin ?).
Monsieur Pikurdent ferma la porte à clef et toussota (Eddy en
avait oublié qu’il était là).
-Si vous permettez que je vous conduise près de Miss
Mingerton pour qu’elle vous note dans le
registre.
Dans ce genre d’invitation il n’y avait pas vraiment de place
pour un refus… toutefois Eddy préférait largement ça à des ordres aboyés.
Miss Mingerton (qui n’avait pas cessé de les fixer depuis
l’entrée d’Eddy tout en continuant à écrire dans le registre), attendit qu’ils
soient tous les deux arrivés au bas de l’estrade avant de poser sa plume et de
se redresser sur sa chaise.
Ce qui inquiétait le plus Eddy dans cette situation c’était
de voir que Pikurdent – qui était pourtant un MAGE – semblait trépigner sur des
charbons ardents.
-« Je vous écoute messieurs » Une voix entre celle
de l’institutrice et d’un chef de police
vous informait de suite qu’il valait mieux filer doux.
-Pikurdent déglutit « Et bien, Miss Mingerton, voici
Monsieur Eddy. Vous devriez avoir reçu notre rapport sur lui ce matin. Il est
venu de lui-même se présenter chez nous. »
-Deux mains bleuies par de larges veines et terminées par de
fins ongles soignés se rassemblèrent comme deux grosses araignées réunissant
leurs pattes. « Vraiment ? »
-Eddy ne savait trop que répondre « Euh…. »
-Pikurdent donna un coup de coude à Eddy « Mais
oui ! Comme tout vrai gentleman devrait le faire. Il est venu en frappant
bien poliment à la porte ! Ca ne devrait-il pas en faire notre hôte Miss
Mingerton ? » Il fit un clin d’œil encourageant à Eddy.
-Miss Mingerton reporta son attention sur Pikurdent qui
glappit (Couiiiiiiic…) « Dites donc Monsieur PIKURDENT, ne
deviez-vous pas être en train – par
hasard – d’aller remettre la clef au crochet pour le suivant tour de
garde ? »
-Pikurdent blêmit « Si, si ; j’y allais de ce
pas ».
-Miss Mingerton se racla la gorge « En déposant aux
cuisines cette tartine de sardines au beurre de cacahuètes que vous n’avez bien
entendu pas chipée hors des heures de repas. »
-Une goutte de sueur perla
en slalomant entre les touffes de cheveux de Pikurdent. « Il va
sans dire Miss Mingerton ! Une bonne fin de soirée à vous Miss
Mingerton. »
Eddy se retrouvait seul devant un regard sévère.
Les minutes s’écoulèrent… tout comme les piles de papiers.
Miss Mingerton soupira puis tendit un document à Eddy.
-« Voici votre dossier. Vous y trouverez dans le coin
supérieur droit votre numéro. J’ai fait appeler un mage du service de nuit pour
vous montrer votre chambre en attendant que tout soit validé. »
-« Euh… »
-« D’ordinaire la réponse attendue et souhaitée est
« merci » ; j’espère que vous vous rendez compte du travail que
ça représente d’annuler un avis de recherche de type IM18 impliquant le retrait
de toutes les affiches pour le remplacer par un dossier d’induction avec test
de type HP01 » Miss Mingerton fixait Eddy avec une légère moue froissée.
-« Euh… Merci ! Oui ; merci mille fois Miss
Mingerton. » Eddy ne comprenait pas vraiment tout mais quelque chose lui soufflait au fond
de son crâne que d’une manière ou d’une autre il l’avait échappé belle.
-« Bien. »
-« Miss Mingerton »… Eddy hésitait
-« Oui ? »
-« Je ne sais si c’est impoli ou pas de demander mais…
êtes-vous un gobelin ? »
-Miss Mingerton reprit sa plume et reporta son attention sur
ses dossiers. Au bout de quelques paraphes – qui semblèrent durer une
biographie entière – celle-ci eut dans son regard une lueur amusée d’un chat
devant une souris
« Ceci changerait-il quoi que ce soit au fait que vous
deviez attendre que votre dossier soit traité ? »
-« Euh… »
-« Alors allez donc vous asseoir et cessez de poser des
questions inutiles. »
Miss
Mingerton était arrivée un jour de pluie à la tour des mages.
Comme
toujours lorsqu’il pleuvait c’était le branle-bas de combat chez les mages qui
partaient en tous sens pour tenter de s’organiser afin d’éponger les archives,
calmer et traiter les uns, faire des reproches aux autres, vérifier que les
rondes étaient effectuées ailleurs que sur le porche, protéger les œuvres,
mettre des récipients en tous genre là où l’usure et le temps avaient eu raison
de la bâtisse, calmer les courriers avions papiers,…
Bref… autant
dire que c’était comme un carnaval costumé de gens paniqués qui jetaient tout en
tous sens en faisant grands gestes et bruits avec des casseroles, des sorts et
des bibelots plus ou moins magiques.
Miss
Mingerton avait frappé à la porte, armée d’un austère parapluie noire et d’une
sacoche en cuir couleur aubergine.
Personne ne
frappait à la porte de la tour des mages à cette époque… le dernier à avoir
voulu fuir la pièce alla ouvrir.
Miss
Mingerton déclara que cet endroit avait besoin d’une secrétaire d’intendance.
Elle secoua son parapluie qu’elle adossa à la cheminée près du pupitre des
déclarations officielles et s’y installa.
Personne ne
trouva quoi que ce soit à dire… sauf Miss Mingerton qui sur le champs demanda
un inventaire des entretiens du bâtiment en souffrance, la liste d’une équipe
volontaire pour colmater temporairement les fuites, d’une équipe de volontaires
pour éponger, d’une équipe pour sécher ce qui avait souffert de la pluie, d’une
équipe pour ranger tout ce qui avait été mis sens dessus dessous et enfin un responsable avec qui discuter de
ses conditions d’emploi.
C’est ainsi
que Mr le Préfet instaura le poste jusqu’alors inconnu de « secrétaire
d’intendance ».
Etant donné
que dans toute l’histoire de la tour des mages il n’y avait pas eu de précédent
on ne savait pas vraiment où se situait ce poste point de vue hiérarchie…mais
personne – pas même Mr le Préfet – n’osa discuter de ce point avec Miss
Mingerton ; il était tout simplement logique de répondre « oui Miss
Mingerton ; tout de suite Miss Mingerton » lorsque celle-ci vous
donnait un ordre.
La suite de
pièces qui s’enroulaient autour du hall de la tour des mages formaient un
demi-cercle qui communiquait directement avec l’accès au pupitre des
déclarations officielles. Celles-ci lui
furent donc tout naturellement attribuées – et aménagées en suivant ses
directives - autant pour son confort que pour celui des mages.
Depuis son
arrivée, Miss Mingerton n’avait jamais quitté la zone comprise entre ses
appartements et le hall. Tout individu vivant à la tour des mages savait que
traverser cette zone c’était entrer sur le territoire de Miss Mingerton. Ce
n’était jamais Miss Mingerton qui qui se déplaçait dans les bâtiments des mages
(Grands Dieux ! C’eut été la panique ! ) mais les personnes appelées
qui se présentaient devant elle (confort tacite et mutuellement partagé).
Eddy se
sentait glisser vers le sommeil comme on se sent glisser en bas d’une pile de
sable qui se ramolli sous la chaleur ; il offrait en fait le spectacle
moins poétique d’un amas de lambeaux puants rehaussé d’une touffe de cheveux
trempés parsemés de bris de verre auxquels on aurait glissé deux touches de
couleurs qui glissait comme une limace sur une vitre trempée.
Un mage en
tenue de chambre – on reconnait toujours un mage – se dirigea vers Eddy juste
avant que celui-ci n’atteigne le sol…
Le timing
est parfois crucial… d’autres fois juste cruellement embarrassant.
La lumière
crachotait à travers les cils humides de Eddy. Le temps qu’il comprenne que
le tissu en satin léger parsemé
d’étoiles qu’il était en train de regarder se trouvait être le revers de la
tenue de chambre du mage, il était trop tard pour nier l’avoir regardé…
Le
crissement de la plume de Miss Mingerton prenait place en un joli solo de grain
A3 depuis plusieurs secondes (mais ces secondes-là valaient pour des minutes
dans le cerveau paniqué de Eddy) lorsque celui-ci toussota.
« Ah ! Je vois que vous admirez ma
jambe de bois ! »
Trop heureux
de pouvoir se raccrocher à quelque chose (enfin le sujet n’est-ce pas … pas la
jambe de bois) Eddy sourit « Euh….Oh ! J’avoue que ça a l’air d’être
un bel ouvrage ….Vous l’avez fait faire sur mesure ? » (c’était
le mieux qu’il avait pu trouver en si peu de temps ).
Eddy était
dans la salle de réunion des mages -
entendez par là la salle de cantine – avec son dossier sous le bras.
C’est fou
comme une paire de chaussures – en l’occurrence une paire qui se composait de
deux éléments qui n’avaient en commun que leur taille – pouvait d’un coup
occuper toute votre pensée quand le reste semblait vous échapper.
La chambre
de Eddy avait une trappe. Pas une trappe
comme dans les dongeons avec un piège… juste une trappe avec un panneau mode
d’emploi… « Appuyez si vous constatez quelque chose d’anormal sous le
lit » …
Qu’est-ce
qu’il peut donc y avoir d’anormal sous le lit ?!!!
Eddy en
était là dans son stade de réflexion quand le mage Majambdort était venu le
prier de se rendre à la salle de réunions des
mages.
Il devait
avoir un test à 9h01… il était 8h01… personne ne lui avait dit quoi faire entre
temps.
Le mage Mr
Pikurdent se dirigea vers lui en souriant – Grands Dieux ! Au moins le
bout d’os de dinde qui jouait au pendule sur du persil avait
disparu ! – « Ah ! Eddy ! Vous vous joignez à nous pour le
petit déjeuner ! »
Entre
l’admiration et l’horreur Eddy s’aventura…
« Et…Euh…
c’est quoi exactement votre petit déjeuner ?... »
Mr Pikurdent
bomba le torse – c’est-à-dire qu’un mage aux cheveux disparates et aux yeux
globuleux tenta de gonfler ses poumons comme une rosse rachitique en phase
terminale d’un cancer du poumon -
« je vous présente le banana split-chorizo ! »
Perplexe,
Eddy avança un « ah … ça a l’air…. Spéciale ! … ? »
Mr Pikurdent
que rien ne pouvait démonter- sauf peut-être
un ordre de Miss Mingerton… et à la réflexion les sourcils de Mr
Bristol… sans doute aussi le regard incendiaire de Mr le Préfet à bien y
réfléchir… - fit le plus charmant des
sourires à Eddy.
« Bah
en faites… Eddy – je peux vous appeler Eddy ? – nous les mages on a pas
beaucoup de distractions… enfin je veux dire en-dehors des choses …euh..
étranges…enfin euh…à répertorier… enfin euh… je veux dire en-dehors des choses
normales à traiter pour des mages… » vu les strates du front de Pikurdent
et la matière mi-aqueuse mi-huileuse qui les parcourait Eddy se sentit obligé
de trouver une phrase passe-partout rassurante…
« Oui,
oui je vois bien. »
Le soupir
rassuré du condamné qui voit la séparation entre son corps et sa tête reportée
à plus tard Mr Pikurdent continua… « Bah en fait on a comme qui dirait
toute l’année une sorte de compétition de saveurs. »
L’air de
conspirateur de Mr Pikurdent amennait Eddy à constater qu’il se trouvait au
milieu d’un champs de paris inconnus… « Euh…. »
Mr
Pikurdent, dans sa lancée, continua « C’est facile de proposer des
gâteaux saveur vanille ou chocolat… mais regardez rien que là pour le petit
déjeuner ! Sur les gaufres vous pouvez mélanger au choix la chantilly, les
fraises, le caramel, le chocolat, les bonbons gomme, le sucre glace, les
colorants, la guimauve, les marshmallows, la confiture, la réglisse, le beurre
de cacahuète – bon sang ! Qu’il aimait le beurre de cacahuète ! Pourquoi n’en avait-il pas mis dans son
banana split ?! - ou le coulis de framboise. Vous pouvez même
ajouter un mélange pas proposé dans la boite à idées ! »
Eddy tombait
des nues… et son estomac des falaises en imaginant le mélange…. « Boite à
idées ? »
Mr Pikurdent
releva « Oui ! Enfin… que des idées culinaires bien entendu ! Nous
les mages monopolisons notre génie sur
les saveurs en-dehors du boulot ! Histoire de gagner le défi suprême de la
saveur non explorée en fin d’année ! »
Eddy n’était
pas certain d’avoir tout suivi … « Défi suprême ? »
« Oui,
oui ! Mais – bien entendu – ça doit rester comestible … et
mangeable ! Des tas de mages s’entrainent à manger leurs propres créations
pour gagner ! »
Eddy en
était à se demander si une bottines rouge accompagnée d’une mauve ferait l’objet d’un concours de mauvais goût
chez les mages lorsqu’il remarqua que Mr Pikurdent se figeait.
« ça va
…. ? »
Pikurdent
devenait livide…. « Shhhhhhhuuuut … pas de mouvements brusques !...
je viens de remarquer que Mr Plumechon est qur le tabouret à côté de
vous ! »
Eddy leva un
sourcil … il ne voyait personne à côté de lui… Pourtant les gouttelettes du
dessert de Mr Pikurdent qui venaient heurter le sol – split ! split !
split ? Le nom venait-il de là ? – confirmaient que ce devait être
d’une importance capitale pour qu’elles soient laissées orphelines d’un estomac
de mage…
Eddy regarda
encore plus attentivement… un gros matou roux tigré était effectivement couché
à côté de lui… Un amas de plis de gras rudement entretenus par une vie
consacrée au refus de toute forme d’exercices… avec un ronronnement digne des
plus furieux moteurs de camion dernière génération… « C’est LUI Monsieur
Plumechon ? »
« Shhhhhhhuuuut….
Il pourrait se vexer ! »
Perplexe
Eddy continuait de regarder le dessert de Mr Pikurdent qui dégringolait sur le
sol comme une pizza trop fournie oubliée dans un four qui finit par en tapisser
les plaques de cuisson …. « Et donc… vous allez vous asseoir près de
moi au moins ? »
Pikurdent
balançait d’un pied sur l’autre… « Grand dieux non ! Monsieur
Plumechon fait sa sieste ! Je ne voudrais pas entrer dans son périmètre
personnel ! »
Eddy
commençait à se demander si c’était bien prudent de rester là… Bon sang ! Mais
c’est qu’il commençait à stresser à cause d’un matou couché sur un
tabouret !
« Et
alors ! Prêt pour votre évaluation ? ! »
Décontenancé
comme une personne qui pense trouver le sol sous son pied lors que c’est un
ravin qui se présente, Eddy le regarda « Euh… »
« Vous
inquiétez pas ! C’est chouette ! On peut prendre tout le temps qu’on
veut pour répondre ! Avec un peu de calcul vous finirez le premier formulaire à
temps pour la pause midi ! On sert des pizzas à midi ! et on peut
mettre ce qu’on veut dessus ! Du sucré au salé ; en passant par le sûre
et l’aigre-doux ! Je veux même bien vous en faire moi-même de ma
composition ! » Un sourire chaleureux illuminait le visage de
Pikurdent
… Argh !
C’était quoi ça ? Du fromage fondu qui entortillait une feuille de
roquette ? … ou des ours en gomme jaune et verts qui avaient décidés de
faire un concours de formes fondues parties faire de l’escalade ?
Mr Plumechon
battit de la queue.
« À
votre place je ne changerais pas de place non plus… des fois que ça le fâche.
Le dernier
qui l’a fâché a fini à l’infirmerie avec la moitié des cheveux en moins… des
bras en bandages comme une momie pendant 2 semaines… un bout d’oreille en moins… »
Eddy - complètement abasourdi par les capacités de
destruction d’une boule de poil toute chaude et ronronnante - fit des yeux ronds « Ça a dû faire bigrement mal ! »
Pikurdent –
une goutte de sueur entre les plis de son menton opina du chef (et du dessert )
« Oh ça oui ! J’ai encore mal à l’oreille des fois ! … mais
bon hein ! Comme on dit quand t’as pas l’œil t’as la douleur qui te
rappelle à l’ordre ! »
« …. ? »
« J’avais
oublié mes lunettes…. C’est de ma faute. Je me suis assis dessus… je l’avais
pas vu. » Mr Pikurdent regarda Eddy. « Bref… le mieux est d’attendre
qu’il ait fini sa sieste et qu’il s’en aille avant de bouger… il est devenu
parano depuis ce jour quand il fait une sieste. »
Une heures
plus tard… autant dire quand Mr Plumechon d’un air paresseux et digne avait
sauté à bas du tabouret - comme une vache repue qui aurait gagné le concours
des plis et contre-plis de la foire agricole de la fourrure et du gras – et baillé
mollement en direction d’un Pikurdent saisi de statufication puis continué d’un
pas de sénateur vers sa tournée que lui seul connaissait, Mr Pikurdent emenna
fièrement (non sans vérifier qu’il n’arrivait pas dans dans le chemin de Mr Plumechon
) Eddy vers la salle des test.
Plein d’entrain
Mr pikurdent carillonna pour Eddy « Je
préfère mille fois une journée avec vous qu’une corvée de récurage des litières
de nos pensionnaires ! »
« Euh…
Merci du compliment…. Je suppose ? »
Les yeux de
Pikurdent figuraient vraiment une chouette qui les aurait plissés avant d’ouvrir
le bec… sauf les dents… les dents et ce qui y pendouillait.
« Au
fait moi c’est Sam ! Je suis un peu
comme vous ; savez ! Pas de dossier sur les parents… juste un nom
quoi ! »
Pris de
court Eddy stoppa net.
Pikurdent se
retourna. « Bon alors ? Vous venez pour les tests ? Faudrait pas
louper le flan aux myrtilles de tantôt ! J’adore les myrtilles ! »
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